Textes
Bieler Tagblatt, Datum unbekannt
Ruedy Schwyn: AUSSTELLUNG BEI BEAT SELZ Fundstücke sind wie lebendige Fragen Der Bieler Ruedy Schwyn ist ebenso ein Denkender wie ein Bildender. Im neuen Buch sind Werke und Gedanken beisammen; bei Beat Selz in Perrefitte werden die Bilder zu Fragen. Azw. «Meine Arbeit ist in jenen Momenten am besten, in denen sie mir zuvorkommt». Der Satz ist der in diesen Tagen in der Edition Clandestin erscheinenden Publikation zum Schaffen von Ruedy Schwyn vorangestellt. Er ist nicht nur eine Liebeserklärung an die Kunst, er erläutert aufs Trefflichste, in welch engem Verhältnis bilden und denken im Schaffen des 55-jährigen Künstlers stehen. Der Satz erläutert überdies in spannender Art und Weise, was Ruedy Schwyn meint, wenn er von der «inneren und äusseren Geologie» als Kernthema seines Werkes spricht. Einer auf die Welt ausgerichteten Ebene entspricht in seiner Vision immer eine spiegelbildliche seelischer Natur. In der Spannung zwischen Objektivität und Subjektivität liegt für ihn die Erkenntnis. Das, was er sucht; wissend, das es ein Ende nicht gibt. Die Ausstellung bei Beat Selz in Perrefitte bei Moutier – einer Galerie, die immer wieder Bieler Kunstschaffende zeigt – ist ein Paradebeispiel für die fasziniernde, aber auch die nicht ganz unproblematische Seite im Schaffen von Ruedy Schwyn. Sie trägt den Titel «Verwerfungen». Im Begleittext des Künstlers ist zunächst von der Betroffenheit die Rede, welche das Konzept durch die Tsunami-Aktualität erfahren hat. Das Äussere manifestierte, was der Künstler im Innern sucht. Das heisst nun aber nicht, dass die jüngsten Holz-Intarsien respektive Bild-Collagen und Zeichnungen etwas mit einem Seebeben zu tun haben. Die Kombination ist eine Gedankenspirale, ausgehend davon, dass sich im Kleinen, in unserem Körper zum Beispiel, kontinuierlich dasselbe abspielt wie im Grossen. Spannungen werden zu Formen, kapseln sich als kleine «Bomben» ein, werden überlagert, drängen durch Schichten, bringen Gefüge ins Wanken, explodieren und werden wieder zu Ablagerungen. Verwandtschaft mit Meret Oppenheim Wer das Glück hat, Ruedy Schwyn zuzuhören, wie er anhand seiner Bilder denkt, wie er jedes Wort von Dialogpartnern aufgreift, integriert und damit ein neues Bild «malt», erlebt den Künstler im Element, was ausgesprochen spannend ist. Man kann sich vorstellen, dass dies auch seine Schüler an der Bieler Schule für Gestaltung so erleben. Befragt er oder sie aber nur das Bild als Bild, ist es schwieriger. In der aktuellen Ausstellung fällt als Erstes die formale Verwandtschaft mit der Bildsprache von Meret Oppenheim auf. Das ist insofern nicht verwunderlich, als das intuitive Finden von Formen auf dem Grat zwischen Abstraktion und Gegenständlichkeit ein zentrales Moment Oppenheims war und bei Ruedy Schwyn ist. Wichtiger als bei Oppenheim ist bei Schwyn das Momentane. Die intuitive Seite steht im Vordergrund Obwohl die Arbeiten, auch die kleinen, Werkcharakter haben, sind sie eher angehaltene Bilder eines Prozesses; Momente des Findens, des Verweilens, des Spürens. Darum überzeugen sie auch mehr in der Reihe als vereinzelt. Oder in der Vereinzelung da, wo sich Fremdes, viel-schichtig begegnet und sich, zuweilen strahlenförmig, vernetzt und durchwirkt, als Einst und Jetzt. Das heisst, die Bilder stehen im Werk Ruedy Schwyns ganz stark für die intuitive Seite, die Dinge hervorbringt, die wir mit dem Verstand zuweilen nicht begreifen. Sie sind dementsprechend nur ein Teil des Ganzen, eine Art poetische Kartographie, die es mit denken, erforschen, vergleichen zu interpretieren gilt, so wie sie dem Künstler Ansporn ist, das in sich Gefundene um das darin Erkannte zu erweitern. Journal du Jura 30 avril 2005 Un message transmis avec simplicité Il est parfois surprenant de découvrir avec quelle simplicité et surtout avec quels matériaux les artistes travaillent, composent, afin de communiquer leur message au public. L’exposition de Ruedi Schwyn, qui se tient actuellement à la Galerie d’art contemporain SELZ, est un bel exemple de simplicité, permettant au spectateur, dès la première approche, d’entrer en contact avec l’œuvre. Né à Zurich en 1950, Ruedi Schwyn, qui vit actuellement à Nidau, a d’abord commencé par faire un diplôme d’enseignant, avant de se lancer dans des études à la très sérieuse «Schule für Gestaltung» de Berne. Artiste complet et aimant la communication, il a utilisé tout au long de sa carrière différentes formes d’expressions, afin de transmettre ses idées. Il a notamment été, de 1975 à 1985, auteur compositeur et interprète de deux groupes nommés Ignis et Näbuhorn. Ce travail d’une rare simplicité apparente, utilisant des matériaux basiques comme le papier, le bois mdf ou encore le recyclage d’objets courants, est en fait d’une rigueur extrême dans sa composition et dans le message qu’il véhicule. Il faut prendre le temps de se poser certaines questions et d’aller au-delà de ce que l’on voit si l’on veut vraiment pouvoir apprécier l’art de Schwyn. L’artiste d’ailleurs ne s’en cache pas. S’il utilise des matériaux que tout le monde connaît et même que tout le monde a manipulés un jour ou l’autre chez soi, c’est bien pour casser cette barrière parfois infranchissable qu’il peut y avoir entre le spectateur et l’œuvre dans d’autres formes d’expressions, dites plus nobles. Géométrie omniprésente Pour Schwyn, le spectateur doit avoir l’impression qu’il pourrait faire la même chose si l’on veut que celui-ci entre plus rapidement dans l’œuvre et comprenne plus facilement le message. Néanmoins, malgré leur apparente facilité, les œuvres accrochées à Perrefitte ne doivent rien au hasard. La géométrie y est omniprésente et elle dirige toute l’organisation des œuvres. Les «tableaux», qui ressemblent plutôt à des sculptures, recèlent d’objets «flottants», se répondant et se mettant en valeur les uns les autres. Une grande partie des œuvres étant composées à base de papier quadrillé utilisé par les managers lors de leurs conférences, on a parfois l’impression d’avoir devant soi le résultat d’une sorte de cartographie artistique mêlant rigueur et aléatoire. D’ailleurs l’artiste revendique ce contraste qui lui permet d’opposer symboliquement le monde très structuré et rigoureux des décideurs, des managers et celui plus chaotique se développant en parallèle et dans lequel la majorité des gens vit. Toutefois, même si ce dernier est plus chaotique, il est, au vu des œuvres de Schwyn, nettement plus poétique que le précédent. (jhe) Le Quotidien Jurassien 23 avril 2005 Galerie SELZ – Les chocs poétiques de Ruedy Schwyn Jean-Pierre Girod Dans les créations de Ruedy Schwyn, le contraste est partout. Il oppose dans les dessins des réseaux de lignes fines et des masses informes ; dans les peintures, des couleurs fluides et des objets de teinte affirmée aux contours nets; ailleurs, des striures et des taches troublent les surfaces monochromes. Les œuvres ont pour noms «Chevauchement» ou «Plissemen», elles évoquent des ruptures, des accidents, des dérèglements. Références aux multiples chocs qui marquent le monde actuel, à commencer par les verrues architecturales qui défigurent les villages, les conflits, les catastrophes naturelles. Cependant, nulle trace de brutalité, de violence, le travail de l’artiste biennois est au contraire marqué par l’esthétique. Dans le sillage de Théodor Adorno, Ruedy Schwyn se dit convaincu qu’une culture sans esthétique est dépourvue d’éthique. A la Galrerie SELZ – art contemporain à Perrefitte, Ruedy Schwyn présente jusqu’au 8 mai, sous le titre de «Plisssements», une trentaine de techniques mixtes, peintures et dessins récents (2004 et 2005). Né en 1950 à Zurich, l’artiste est établi à Nidau. Musicien, plasticien, enseignant dans le domaine des arts, il a obtenu plusieurs bourses du canton ainsi que des villes de Berne et de Bienne. Depuis 1982, il a présenté une trentaine d’expositions personnelles tout en participant à plus de 60 présentations collectives. On lui doit des performances, des installations, la création de peintures et d’objets. Une monographie illustrée, avec textes allemands et français, vient de lui être consacrée, sous le titre d’«Incrustations». Sortant ces jours de presse, le livre retrace le travail multiple et complexe de l’artiste, et fera l’objet d’un vernissage en musique ce dimanche 24 avril dès 16 heures à la Galerie Selz. Au premier regard, les travaux de Ruedy Schwyn paraissent légers, évanescents, rien ne frappe hormis leur délicatesse. Pourtant, une lecture plus soutenue révèle un monde tranquillement chaotique, pourrait on dire, où des éléments de chaque œuvre se contrarient dans une atmosphère poétique et silencieuse. Pas de révolte, pas de cri, mais des sourdes confrontations, des frottements, des grippages, des dissonances qui illustrent bien cette «géologie intérieure et extérieure» constituant depuis ses débuts le thème essentiel de l’œuvre. D’où la présence d’éléments naturels comme la pigmentation terre de Sienne des crayons utilisés pour les dessins, ou les frottages, révélant dans d’autres œuvres graphiques les aspérités du sol de l’atelier du peintre. Dans de plus grands tableaux, une pierre magmatique vieille comme le monde ou un morceau de bois façonné par l’eau sont intégrés à une surface peinte en blanc laissant transparaître le quadrillage du support, en fait un papier «flipchart» que les gestionnaires emploient pour dessiner leurs courbes de progression… Les contrastes n’opposent pas seulement les matériaux les plus divers, ils réunissent en un même espace des temps éloigés, par le pouvoir d’un langage esthétique et poétique à mille lieues de la contestation, car pour Ruedy Schwyn, il est essentiel de regarder sans détour le chaos du monde, de l’aimer pour le mieux supporter. Le Quotidien Jurassien 8 avril 2005 Œuvres de Ruedy Schwyn à la Galerie Selz à Perrefitte Jusqu’au 8 mai, la Galerie Selz – art contemporain, à Perrefitte, présente des œuvres récentes de Ruedy Schwyn, artiste vivant à Nidau. On y découvrira une série de techniques mixtes, huiles sur papier et objets placés sous le titre de «Plissement». Le vernissage aura lieu ce dimanche dès 16 heures. Né en 1950 à Zurich, Ruedy Schwyn a étudié à l’Ecole normale avant de se rendre au Pérou dans le cadre d’un programme de coopération. Il est membre du Groupe de travail du canton de Berne pour l’enseignement du dessin, membre de la Commission des beaux-arts de la ville de Bienne, et il enseigne dans le cadre du cours préparatoire de l’Ecole des arts appliqués de Bienne-Berne. Il a séjourné en Espagne en 1988, puis de 1999 à 2002, réalisant notamment des installations murales et des interventions paysagères. Il a obtenu plusieurs bourses des villes de Bienne et de Berne, ainsi que du canton. De 1982 à 2004, il a présenté 27 expositions personnelles et a participé à des présentations collectives, essentiellement en Suisse. Ruedy Schwyn est l’auteur de performances, d’installations, il crée des objets et peintures sur le thème de la «géologie intérieure et extérieure», et c’est dans cet esprit qu’il a préparé l’exposition de Perrefitte, choisissant l’année dernière le titre «Plissement». Une involontaire référence au raz-de-marée qui allait se produire en Asie le 26 décembre 2004, mais aussi aux tensions entre les blocs politiques d’Europe de l’Est et de l’Ouest, explique-t-il. «Le phénomène du plissement m’a toujours fasciné. Il apparaît avec un caractère dissonant, destructeur, pour dévoiler ensuite des espaces de création nouveaux, d’une richesse inattendue», écrit l’artiste dans la présentation de son exposition. (gi) |
Ruedy Schwyn
Exposition:
avril - mai 2005 |