Dans le Jura, Jean-René Moeschler est, des deux côtés de la frontière politique, le doyen des artistes. Son périmètre est, comme on peut le regretter, moins étendu en dehors de la région, bien qu’il soit aussi reconnu en France – reconnaissance qui a culminé avec la publication, en 2008, d’une imposante monographie éditée par Biro à Paris. On y trouve un entretien avec l’écrivain romand Daniel de Roulet, entretien dont la franchise et la poésie laissent – comme il se doit pour un peintre – sans voix. Formé dans les domaines des mathématiques et de la biologie, Moeschler est devenu, au fil d’un long travail de recherche, l’un des artistes les plus novateurs de son champ d’activité. Son œuvre, d’une diversité sans limite, ne cesse de se référer aux bases de la peinture, à l’esthétisation et à la visualisation de l’invisible, mais aussi à la dimension cognitive de la figuration.