Textes
Quotidien Jurassien 31.01.04
La peinture énergétique de Roland Adatte Jean-Pierre Girod Des louches, des vases, des bols : à Perrefitte, la galerie Selz – art contemporain est tapissée de récipients de toutes sortes, peints par Roland Adatte. Jusqu’au 8 février, l’artiste soleurois présente un choix d’œuvres récentes, huiles sur toile et sur papier, et techniques mixtes. Une peinture forte, où la matière joue un rôle essentiel. Originaire d’Asuel, né à Olten en 1951, Roland Adatte a accompli un apprentissage de pelletier à Soleure avant de se mettre dès 1880 à la peinture en autodidacte, conseillé par Christian Lindow, Edouard Dill et Rolf Spinnler. Il a signé plusieurs œuvres de grand format pour des lieux publics tels que l’Hôpital de l’Isle, à Berne, la clinique Seeland, à Bienne, le Buffet de la Gare de la même ville, les Musées des arts d’Olten et de Soleure, de même que la ville de Porrentruy. Depuis 1990, il a exposé à Bueren an der Aare, Balsthal, Olten, Bâle, Bienne, La Neuveville, Granges, entre autres. En 1993, il a obtenu le prix de peinture Meuly, de la Maison des beaux-arts de Granges, une bourse d’une année octroyée par la canton de Soleure, et le 17 novembre dernier, le même canton lui décernait son Prix de peinture. Autant dire que l’exposition de Perrefitte arrive à point nommé. Depuis qu’il a ouvert sa galerie, Béat Selz tient d’ailleurs à jeter un pont entre la création jurassienne et suisse alémanique, soleuroise en particulier, où il a ses racines. Energie contenue Les cruches, les casseroles, les pots dont Roland Adatte fait son sujet de prédilection apparaissent en fin de compte comme des prétextes dont la seule portée philosophique se résume à cette question : sont-ils pleins ou vides, que recèlent-ils ? Pas de véritable réponse, d’autant que les volumes sont plutôt suggérés que soulignés, et que face à ces sujets grossis à l’extrême, occupant parfois la quasi totalité de la surface de l’œuvre, on se trouve aux limites de l’abstraction et de la figuration. Ce qui compte, c’est la présence presque obsédante de ces objets inertes à l’origine, qui prennent vie à force d’être picturalement traveillés. Roland Adaqtte, qui prépare lui-même ses couleurs au moyen de pigments et d’huiles de différentes consistences, engage avec la toile ou le papier un véritable combat, superposant jusqu’à une trentaine de couches de peinture, parfois de craie grasse, en variant les touches pour laisser filtrer les couleurs de base, créer des mélanges optiques, comme dans le tableau intitulé Perrefitte, qui par l’interaction des complémentaires (rouge/vert) évoque les recherches impressionnistes. Il y a quelque chose de très physique dans le rendu de chaque objet, l’artiste accorde tout son soin à leur texture, la matière est tantôt brilliante, tantôt mate, rêche ou veloutée, les couleurs étales ou fragmentées, et même griffées, conférant à l’œuvre une rare présence physique, une énergie contenue, paraissant toujours sur le point de se libérer. Schweizer Illustrierte 26.01.04, DIE BESTEN Ueberdimensional und prallvoll Er ist unlängst vom Kanton Solothurn mit dem Preis für Malerei 2003 ausgezeichnet worden: Roland Adatte, 53. Der gelernte Kürschner ist Autodidakt und Maler mit Leib und Seele. Seine grossformatigen Werke, Landschaften und Gefässe, sind körperlich wie künstlerisch ein Kraftakt. Adatte trägt in grosszügigen Gesten bis zu dreissig Farbschichten auf, um einen Behälter pelzig, stachelig, lodernd, bedrohlich oder verklärt darzustellen. Auch wenn uns der Inhalt verborgen bleibt, ist die Kanne doch randvoll mit Leben angefüllt. I.S.-W. Journal du Jura 14.01.2004 PERREFITTE / Exposition Roland Adatte à la Galerie Selz Un monde bien étrange Il est toujours intéressant de se rendre du côté de la Galerie Selz tant celle-ci, au fil du temps et des expositions, propose des découvertes surprenantes et de qualité. L’exposition actuelle, vernie ce dimanche, n’y fait pas exception, tant les œuvres de l’artiste invité, le Soleurois Roland Adatte, sont décapantes. Roland Adatte est né à Olten en 1951. Ce n’est qu’en 1980 qu’il se lance dans la peinture, en autodidacte. En 1993, le canton de Soleure lui octroie une bourse d’une année. Enfin, en 2003, il reçoit le Prix de peinture du canton de Soleure. C’est donc un artiste tout fraîchement récomnpensé que SELZ art contemporain accueille jusqu’au 8 février. Les œuvres de cet artiste soleurois attestent d’un acharnement au travail se ressentant dans de puissantses structures dans lesquelles la main, ou plus précisément le coup de pinceau de l’artiste est très présent. On sent face à cet art qu’il sort littéralement, comme il aime à le dire, des tripes de l’artiste. Paradoxalement – et même si cedrtains traits peuvent paraître agressifs -, il se dégage une grande harmonie des formes et sujets traités. Ces formes sont simples et répétitives au fil des œuvres, mais l’ennui ne gagnera pas le spectateur, car à chaque fois ces répétitions donnent à l’artiste la possibilité de jouer avec des atmosphères différentes et surtout de projeter ses couleurs dans des ambiances diverses et mystérieuses. La grande présence picturale des tableau éclate au visage du spectateur, sans l’agresser, afin de l’emmener dans un monde parallèle. Cette peinture si puissante offre une sorte de miroir de la vie, du commencement jusqu’à la fin. En effet, les formes font penser à des nids, lieux symboliques de protection, de vie, d’abondance, mais aussi parfois de cruauté et de mort. Evidemment, chacun se fera sa propre opinion philosophique devant ce monde étrange, mêlant opacité et transparence, mais aussi rythme et énergie. Le spectateur se sentira assurément bien dans les murs de la Galerie Selz, tant les œuvres de Roland Adatte rendent l’atmospère harmonieuse, apaisante et propice à la réflexion. (jhe) Le Matin 18.01.04 PERREFITTE (BE) Exposition Roland Adatte Lauréat du Prix de peinture 2003 du canton de Soleure, le Biennois Roland Adatte voue sa carrière artistique à un sujet devenu obsessionnel: le récipient. Vases, verres, cruches, bouteilles : depuis vingt ans, cette constante philosophique se traduit sur la toile par un traitement à la peinture à l’huile, superposée par strates. Dans l’isolement et en autodidacte, le peintre originaire d’Asuel (JU) descend jusqu’au tréfonds de son âme, à la manière d’un géologue. Ses œuvres réalisées dans le sous-sol d’une ancienne usine, sont aujourd’hui présentées dans une galerie à l’esthétique minimaliste, SELZ art contemporain à Perrefitte (Jura bernois). Solothurner Zeitung 17.01.04 Roland Adattes ungebrochene Leidenschaft Kraftvoll Der solothurnische Preisträger für Malerei des Jahres 2003 arbeitet konsequent weiter Eva Buhrfeind Er ist ein Maler aus innerster Notwendigkeit und ungebrochen konsequent – der in Biel lebende Roland Adatte : Jetzt zeigt die Galerie Selz im jurassischen Perrefitte neue Arbeiten des Preisträgers für Malerei 2003 des Kantons Solothurn. Gefässe – sie sind Markenzeichen bei Roland Adatte. Wie seine Landschaften, die Seelenlandschaften sind, sind sie Urzeichen, äussere Gefässe eines heftig lodernden inneren Feuers. Denn das Leben hier ist Malen wie das Malen Leben ist, immer wieder und ausschliesslich. Malen als Bewusstseinsäusserung, als treibende, antreibende Kraftquelle, um die inneren Bilder und Visionen freizusetzen, sie zu bannen, sich von ihnen zu lösen. Die Inhalte sind vor allem Sprachmittel und sie sind so einfach, so übersichtlich wie die Dimensionen seines Lebensweges ausgesprochen komplex sind. Jedes Gefäss steht für die malerische Befreiung der Seele Die Gefässe sind ursprunghaft, archetypisch, gesteigert bis zu Schöpflöffeln, die er doppelbödig als „Schöpfer“ tituliert. Die Farben sind verhalten, die Kontraste ausgelotet. In der Galerie Selz wird man nur mit Gefässen, manchmal auch Zubern, Vasen, konfrontiert. Sie sind obsessiv gemalt, fiebrig gezeichnet, geschichtet, überschichtet, mit Leib und Seele, mit heftiger unverkennbarer Geste und impulsiven, beinahe kratzenden Strichen geformt, geflochten, gewoben, gebündelt. Sie gleichen sich und sind doch immer anders. Jedes steht fü sich und eine Geschichte und ist energiegeladene Projektionsfläche des Ringens mit den Farben, der endgültigen Form, der malerische Befreiung der Seele. Fein vernetzt oder dicht wattig, lodernd oder stachelig, schicksalhaft oder melancholisch, ironisch oder verspielt, begrifflich oder irreal, stets bildbeherrschend vor dem monochrom-strukturierten Hintergrund, findet das Besessene im endgültigen Bild zu einer erstaunlichen Ruhe und Gewissheit. Die Gefässe sind Symbol für das Leben. Und so, wie der Körper als Gefäss unsere Seele bewahrt, so umhüllen diese Gefässe das Sein dieses Künstlers, der – Roland Adatte wurde 1951 in Olten geboren und wuchs in Balsthal, Solothurn und Grenchen in einer prägenden, schwierigen Kindheit auf – erst 30-jährig autodidaktisch mit dem Malen begann. Geprägt unter anderen von Rolf Spinnler, mit Martin Disler durch eine Seelenverwandschaft verbunden, ist jeder Bildentstehungsprozess denn auch die „Vergewisserung um Existenz“, wie es Markus Ducommun in seiner Laudatio anlässlich der Preisverleihung des kantonalen Kuratoriums für Kulturförderung im November letzten Jahres beschrieb. In den grossformatigen Bildern dann geben sich die Gefässe distanzierter und rudimentäter in der Form, projektionsflächiger und farbräumiger. Pastös aufgetragen, in mehrjährigen Prozessen impulsiv geschichtet zu einer malerischen Konzentration und Gelassenheit, die Wuchtiges und Sinnliches, Erlebtes und Assoziationen hintersinnig vereint: „Perrefitte“, das sind die Farben der jurassischen Täler, der Bäume. Das „Château solaire“ lässt das lichte Gelb der Sonne strahlen, der „Cerulan“ Nerzpelziges anklingen, das „Val de Travers“ zeigt ein umgekipptes Gefäss – grün wie der Absinth und sich zugleich öffnend wie ein Waldschlund. Bieler Tagblatt 13.01.04 Roland Adatte Das Feuer malen Roland Adatte ist eine schillernde Figur. Künstler wie es das Cliché benennt und wie es selten stimmt. Solothurner, Bieler. Seine Bilder sind bis 8.Februar bei Selz – art contemporain in Perrefitte/Moutier. azw. Lange liess das einstige „enfant terrible“ der Bieler Kunstszene kaum von sich hören; man wusste nicht so recht, wird er nun Kunstvermittler («Art Plateau») oder bleibt er Maler. Doch dann meldete sich der mittlerweile 52-Jährige zurück. Zunächst «am Marktplatz» in Büren, dann bei «Winterspeck» in Biel und jetzt – umfassender – in Beat Selz’ «Oase für zeitgenössische Kunst» im ländlichen Jura bei Moutier. Und man stellt fest: In die besten Arbeiten ist das Feuer zurückgekehrt. Das Solothurner Kuratorium hat sich nicht getäuscht, als es ihm den Preis für Malerei 2003 zusprach. Die sinnlich-satten, roten, gelben, blauen Grossformate verraten die lange, zähe Zeit; Schichten von Farbe verbergen sich unter der Oberfläche. Noch immer sind es Gefässe oder Zypressen, doch weniger denn je. Man weiss nicht so recht, ob sie überhaupt stehen würden. Aber sicher ist: Sie sind Malerei. Sie erzählen von Rot, dass immer röter werden möchte bis es eines Tages glüht. Von Gelb, das immer gelber wird auf seinem Weg zur Sonne. Die Form – sie trägt, sie fasst, sie bettet – mehr muss sie nicht. Etwas anders in kleinformatigen Arbeiten auf Papier: da erinnern die Gefässe an Nester, an Geflochtenes, das in Farbe gebettet ist. Und es zeigt sich auch hier: Es geht um Energie, um Körper, um Helles, um Dunkles bis hin zur Ekstase. |
Roland AdatteExposition:
janvier - février 2004 |